« Le premier qui rira » de Mauricio Limón de León
Et si nous voyagions de nouveau, dans ce lieu plein de magie en plein cœur du Marais: l’Institut Culturel du Mexique! Nous nous retrouvons pour cette rentrée avec l’exposition Le premier qui rira de Mauricio Limón de León. Curatée par Marco Calderon, cette dernière se déroulera jusqu’au 29 octobre 2020.
N’attendez plus!
Tout d’abord, parlons un peu de l’artiste!
Mauricio Limón de León est né en 1979 à Mexico, il vit et travaille à Paris. Ancien élève de la Rijksakademie van Beeldende Kunsten d’Amsterdam, Laureat des commissions Arts visuels de la Cité Internationale des Arts de Montmartre, Mauricio est actuellement en résidence à la Fondation Fiminco de Romainville, inaugurée il y a tout juste un an.
Artiste de renommée internationale, il présente cette année sa première exposition personnelle en France.
A travers son travail artistique, Mauricio Limón de León nous invite à une réflexion sociale et humaine dans un quartier populaire et urbain de Mexico: Itzapalapa.
Densément peuplé, ce secteur sensible situé à l’est de Mexico inclut la colline Cerro de la Estrella, un parc national vallonné et dominé par la Pyramide du Feu Nouveau. Cette enclave lointaine et défavorisée revêt aux yeux de l’artiste une dimension énigmatique et profondément humaine.
Pendant dix ans, l’artiste a noué une relation de confiance avec une famille de ce quartier. Il vécut plusieurs années avec eux, développant alors, un projet artistique mêlant à la fois: humour, jeu, violence et hasard. Ce projet prend forme avec l’exposition Le premier qui rira au travers de peintures, vidéos, photographies, magazines, sculptures et travaux cartographiques.
Questionnant le société, Mauricio nous montre une vision déroutante de la vie citadine mexicaine dans toute sa violence et sa sensibilité. Vous pourrez retrouver tout au long de l’exposition des personnages tels que “Flama”, “Doris”, “El Borrego” ou encore “El Shuster”. Surnoms des membres de la famille d’Itzapalapa ayant été une source d’inspiration dans toute la création de l’artiste.
Le but de cet article n’est pas de tout vous révéler sur l’exposition mais je trouve intéressant de vous faire un point technique. Vous pourrez découvrir par vous-même une série impressionnante de peintures. Ces dernières sont des peintures à l’huile sur toile où l’artiste utilise une résine naturelle appelée copal afin d’obtenir un rendu brillant et vivant. Situé entre le pixel art et le pointillisme, Mauricio Limón de León pratique la technique du dripping (de l’anglais to drip “laisser goutter”) en superposant plusieurs couches de gouttes de peinture sur sa toile, qui quant à elle, est posée à plat sur le sol. N’hésitez pas à rapprocher votre regard sur les détails de ces peintures vous montrant la minutie et la précision du travail de l’artiste.
Mauricio Limón de León est un artiste qui a déjà fait ses preuves et qui continue à nous surprendre par son talent et son ingéniosité.
Je vous donne donc rendez-vous à l’Institut Culturel du Mexique pour une immersion totale dans cette “mise en abyme de la mégalopole mexicaine” (Marco Calderon).
Bonus pour les hispanophones: l’interview par RFI de l’artiste et du commissaire!
Si vous voulez en savoir plus sur l’exposition, ne ratez pas la table ronde le 15 octobre 2020 de 18h30 à 20h. Vous pourrez y rencontrer l’artiste, le commissaire Marco Calderon et Francesca Cozzolino, Enseignante-chercheure EnsadLab*Lesc. La rencontre sera précédée d’une projection de l’oeuvre Dientes rotos, 2015 (video 15´15).
